Congés de paternité : parlons-en!

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Congés de paternité : parlons-en!

De nombreux termes assez revêches sont utilisés pour qualifier la place du père dans l’art de la parentalité. Quand certains le décrivent comme absent, d’autres le voient comme trop « papa poule ».  Il y a tout de même une explication bien posée derrière cette difficulté à exercer cette noble fonction. Tout commence par un bref mais intense congé de naissance suivi d’un trop court congé de paternité. À eux deux, cela dure seulement 14 jours calendaires pour la naissance d’un seul enfant et 18 jours pour une naissance multiple.

Le congé de paternité tel qu’il a été dessiné en 2002

En France, la toute première loi qui régit officiellement le congé de paternité a été mise en place sous le gouvernement de Lionel Jospin. Suite de l’initiative de Ségolène Royal qui fut à cette époque la ministre déléguée de la famille, cette règle est mise en vigueur le 1er janvier 2002. Cette loi stipule que le bénéficiaire du congé de paternité doit être le père de l’enfant et/ou le mari de la mère. Toutefois, celui-ci doit avoir un lien de vie commune juridiquement prouvé avec la mère de l’enfant. Ce lien inclut de ce fait, le concubinage, le PACS et tout naturellement, le mariage civil. Nécessairement, l’employeur doit être informé à l’avance de la date prévue de l’accouchement pour qu’il signe les documents nécessaires à l’instar de l’attestation de congé. Cette pièce concèdera à une indemnisation complète durant la totalité de cette période.

Le congé de paternité réformé en 2021

Pour le plus grand bonheur des futurs papas, cette loi est aujourd’hui réformée. En effet, dans le cadre de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2021, la durée du congé de paternité sera doublée.

À compter du 1er juillet de cette année, elle passera de 14 jours à 28 jours. Pour les plus chanceux, c’est-à-dire, les papas de jumeaux, elle sera de 32 jours. Mieux encore, cette nouvelle loi stipule que le congé de paternité sera fractionnable sur une période de 6 mois suivant la naissance. Les 4 premiers jours suivant la naissance ou l’adoption seront également obligatoires. Cette réforme concerne aussi bien les travailleurs de la fonction publique que ceux du secteur privé. Toutefois, étant en partie facultatif, le congé de paternité n’est pas une réelle priorité pour de nombreux pères français. D’ailleurs, plusieurs études comme celle de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) ont démontré que 7 pères sur 10 prennent leur congé de paternité. Est-ce dû à une énorme conscience professionnelle? Ou tout simplement due à l’idée que seules les mères devraient en prendre? Affaire à suivre.