Marcel Ramanandraibe, portrait d’un industriel discret

« Travailler, épargner et investir dans la discrétion », tels sont les principes de base de cet industriel malgache portant le nom de « Marcel Ramanandraibe ». Il fait partie de ces acteurs économiques modestes dont on entend rarement parler. Pourtant, il est à la tête du prestigieux chocolatier « Chocolaterie Robert ». Découvrez le parcours exemplaire et inspirant de cet entrepreneur discret…
Un homme destiné à être entrepreneur dès son plus jeune âge
Le groupe Joseph RAMANANDRAIBE est un groupe familial présent dans le secteur économique de Madagascar depuis 1927. Spécialisé dans la culture et l’exportation de produits de rente comme la vanille, le café ou l’essence de girofle, le groupe se dédie à la valorisation des produits locaux de Madagascar à l’échelle internationale. En 1960, alors que Marcel Ramanandraibe n’avait que 14 ans, son père voit déjà en lui son successeur pour reprendre l’affaire familiale. Après son cursus au lycée Gallieni, un établissement d’enseignement secondaire situé dans la capitale de Madagascar, il poursuit ses études à Paris. Il obtient alors un diplôme de l’École des Hautes Études Commerciales (HEC) de Paris.
Un parcours parsemé d’embuches
Marcel Ramanandraibe revient à Madagascar en 1971. L’arrivée au pouvoir de l’ex-président socialiste malgache Didier Ratsiraka en 1975 constitue un revirement dans l’histoire du groupe familial. A l’époque, l’empire Ramanandraibe fut démantelé, et ses entreprises étatisées. Néanmoins, la politique de réouverture du régime à l’économie de marché permet à la famille Ramanandraibe de racheter la chocolaterie Robert. En plus, Marcel Ramanandraibe se lance dans la diversification de leurs activités, notamment dans le textile avec la Société malgache de couverture (Somacou) et l’imprimerie (SME). Comptant aujourd’hui une dizaine de sociétés et plus de 1 600 employés, l’empire Ramanandraibe est au summum de sa réussite. Il s’agit d’un véritable exploit dans un pays où les revirements politiques influent considérablement sur le secteur économique. Marcel Ramanandraibe, interrogé sur la clé de leur réussite, a d’ailleurs répondu qu’ils ont su s’adapter aux différents régimes qui se sont succédé à Madagascar.
La chocolaterie Robert, le reflet du succès de Marcel Ramanandraibe
L’histoire de la chocolaterie Robert a débuté dans la province de Tamatave, sur le Côte Est de la grande île. Un couple réunionnais, les « Robert », décide de s’y installer pour fonder une petite unité de chocolaterie artisanale en 1940. Mais le succès de cette chaine commence surtout lorsque le groupe Ramanandraibe la rachète. La chocolaterie Robert est aujourd’hui la première entreprise à produire un cacao 100 % bio et de la meilleure qualité dans le monde. En 2015, Marcel Ramanandraibe a racheté plus de 700 ha de plantations de cacao dans le nord de Madagascar. En partenariat avec le groupe Taloumi, il fonde « Mava », une société de plantation de cacao Mava et couvre ainsi toute la chaine du cacao en tant que planteur-chocolatier. Le chiffre d’affaires annuel de la chocolaterie Robert s’élève à 12 milliards d’ariary, soit plus de 3 millions d’euros. La chaine compte aujourd’hui 7 boutiques « La Chocolatière » réparties dans tout le pays. Elle est également installée à Paris, au sein de l’atelier C dans le 12e arrondissement. Il s’agit d’ailleurs du premier concept-store dédié au chocolat, le fruit d’un partenariat avec le maître chocolatier Christophe Berthelot-Sampic.
Devenue une véritable institution mondialement connue, la chocolaterie Robert a déjà reçu plusieurs récompenses, notamment lors du Salon du Chocolat au Japon en 2016. Grâce à son chocolat 100 % cacao de Madagascar, elle a ajouté un nouveau trophée à sa collection en décrochant le Golden Dean Award 2017.