L’époque où un employé occupait un poste pendant 10, 15 voire 20 ans semble bien révolue. Aujourd’hui, seuls quelques mois lui suffisent pour choisir de changer d’employeur. Même si le changement fréquent d’emploi offre certains avantages au travailleur, il n’est pas tout autant bénéfique pour sa carrière. En effet, l’accumulation de nombreuses expériences courtes n’est pas toujours très rassurante aux yeux d’un recruteur. Néanmoins, les avis sont partagés sur la durée minimale que l’on peut tolérer au sein d’un même poste. Elle dépendrait des fonctions et missions assurées par le travailleur.

Développeurs : le changement régulier le mieux toléré

Pour les développeurs, le passage fréquent d’un poste à un autre est toléré. En effet, les recruteurs ne jugent pas les qualifications du travailleur sur l’amas d’expériences professionnelles courtes. Ils se penchent uniquement sur l’aboutissement du projet qui a été confié au développeur. Ainsi, certains employeurs sont plus compréhensifs quant à ce choix de migrer vers une autre entreprise à la fin d’un projet.

Dans le métier de développeur, seule l’expertise compte. Chacun s’y efforce d’être au courant des dernières découvertes pour évoluer dans son domaine. En effet, sans évolution, l’univers de la technologie dans lequel ces professionnels interviennent peut vite devenir obsolète. De plus, le métier de développeur est aujourd’hui sursollicité. Les travailleurs sont alors en perpétuelle recherche d’employeurs offrant de meilleures conditions. Le changement fréquent de poste y est donc considéré comme tout à fait normal.

Moins de tolérance dans le secteur du commerce

Dans le domaine du commerce, changer constamment de poste peut en revanche être néfaste pour la carrière. En effet, une personne quittant régulièrement son poste n’aura pas le temps d’acquérir assez d’expériences. L’employeur accordera difficilement sa confiance à un commercial s’étant installé systématiquement dans une nouvelle société en moins de deux ans. Il n’aura en effet pas utilisé le temps nécessaire pour développer son portefeuille client et remplir toutes ses missions commerciales.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, quitter fréquemment ses employeurs n’est pas rédhibitoire pour les commerciaux travaillant à distance. Les recruteurs admettent les difficultés que peuvent rencontrer ces travailleurs dans ces conditions. S’orienter vers une nouvelle boîte et y poursuivre sa carrière semblent ainsi être des choix acceptables.

Finance : la stabilité pour ligne directrice

Les employeurs voient d’un mauvais œil les personnes travaillant dans la finance et changent fréquemment de poste. Contrôleurs de gestion, comptables et financiers devraient demeurer un certain temps à leurs postes. Cela leur permet de gagner en crédibilité auprès des recruteurs. Ainsi, sauter d’une place à l’autre, tous les 2 ans, renvoie à être catalogués comme étant un « job hopper ». Dans ce milieu, c’est une période jugée trop courte pour faire ses preuves.

Par ailleurs, le secteur de la finance implique la manipulation de données, pour la plupart confidentielles. Il est ainsi difficile pour un employeur de confier ses comptes à quelqu’un qui prévoit de s’en aller rapidement. D’après une étude effectuée en 2015, 83 % des recruteurs élimineraient d’office les candidats qualifiés de « job hopper ». Pour rencontrer professionnellement le succès dans la finance, il est donc recommandé de garder son poste le plus longtemps possible. Trois postes différents en l’espace de 10 ans rassurent encore moins en termes de crédibilité. L’idéal serait de rester auprès de la même société pendant au moins 5 ans.