Management bienveillant : oubliez le salarié-objet, place au collaborateur humain

Le management bienveillant, c’est cette méthodologie rencontrant un succès grandissant dans le milieu de l’entreprise. Et pour cause, les performances obtenues à travers cette démarche s’avèrent particulièrement satisfaisantes.
Pour tirer le meilleur de ce management assez singulier, quelques principes sont à suivre.
L’entreprise : une collaboration et non un conflit
Le lieu de travail n’a nullement à être vu comme un terrain miné. Beaucoup de jeunes diplômés redoutent avec une terreur explicite l’entrée dans le monde du travail. Cette image de l’entreprise comme étant un ring où combattent dirigeants et employés a la vie dure. Il est donc essentiel de s’en débarrasser. L’entreprise, pour fonctionner, nécessite une attitude positive des uns vis à vis des autres. Il faut considérer que chacun y est un individu remplissant ses responsabilités et gérant parfois des problèmes personnels simultanément.
La précision dans les consignes : un principe fondamental
Lorsque des ordres sont donnés, ils le sont fréquemment de manière précipitée. Traditionnellement, ce sont les profils les plus autocratiques qui sont sollicités pour diriger les ressources humaines. Dans le cadre d’un management bienveillant, l’idéal serait plutôt un leader souple, privilégiant un état d’esprit chaleureux et humain. Ce dernier apportera beaucoup de soins à l’explication des consignes, veillant à ce qu’elles soient le plus claires possible.
Du rouage à l’engrenage
Il est essentiel que le manager fasse comprendre à ses équipes ce que son travail a comme impact sur l’entreprise. Quand une décision de la direction est prise, il faut donc faire en sorte que tous les acteurs concernés la comprennent. Ils doivent savoir pourquoi telle tâche est attendue de leur part.
L’entreprise : un espace où chaque voix compte
Les exécutants sont, au sein de l’entreprise, les collaborateurs les plus en phase avec les réalités. Par conséquent, ils sont également plus susceptibles de suggérer des propositions pertinentes afin d’améliorer le travail. Afin que ces idées potentiellement brillantes ne demeurent pas au stade d’idée, il convient de savoir les recevoir avec bienveillance. Le dialogue et l’échange d’information doivent toujours être réciproques : de la direction vers le personnel et inversement. Enfin, lorsque les propositions ne peuvent pas être concrétisées, il est primordial d’en expliquer la raison à leurs auteurs.
La tolérance vis-à-vis des erreurs
Sans chercher à minimiser la gravité des fautes commises par le personnel, il faut savoir les dédramatiser. Même les managers ne sont pas à l’abri des erreurs. Le reconnaître est un pas important vers le management bienveillant. Relativiser les fautes du personnel doit d’ailleurs s’accompagner d’une prise de conscience concernant l’erreur afin qu’elle ne se reproduise pas.
Faire attention à la fausse bienveillance
Le soin apporté aux relations humaines doit être sincère. Il ne s’agit pas simplement de se tutoyer, s’appeler par son prénom ou prendre des nouvelles de la famille. C’est d’autant plus vrai que les managers ont parfois tendance à se retourner contre les employés aussitôt qu’ils font une erreur, après avoir feint certaines familiarités.
Ne pas confondre manager bienveillant et laxiste
Faire preuve de bienveillance vis-à-vis de son équipe ne signifie pas nécessairement se montrer agréable envers elle. Cependant, cela n’exclut pas d’être aimable lorsque l’on communique avec autrui. Le manager bienveillant applique un traitement égal envers tous les employés, sans favoritisme. Il est juste envers tous, mais aussi lui-même : s’il a certaines exigences envers ses subalternes, il les applique aussi sur lui-même. Un manager ne tolérant pas l’orthographe négligée dans un rapport écrit, fait de même pour tout ce qu’il rédige en personne.
Connaître le métier de son équipe sans prendre sa place
Le manager doit connaître et comprendre les tâches qu’exécute son équipe. Cependant, il n’est pas sous-entendu qu’il doive voler à sa rescousse pour se substituer à elle. Il est vital qu’un manager puisse déléguer le travail en toute sérénité, tout en ayant conscience qu’une marge d’erreur demeure.
Les soucis personnels restent-ils au placard ?
Il existe différents courants de pensée en ce qui concerne les soucis de chaque employé. Pour certains, les problèmes personnels (séparations, maladies, famille) ne doivent pas s’emmêler dans le cadre du travail. Pour d’autres, cela est toléré. Dans le contexte actuel, avec l’explosion d’internet et des réseaux sociaux, ce n’est plus possible de les ignorer. Avec le management bienveillant, il faut laisser libre cours à l’expression de ces soucis personnels, et même leur accorder un soutien moral. Cependant, ils doivent être tempérés de manière à ne pas dévorer l’énergie nécessaire à la productivité.
Le manager bienveillant fait tout ceci à la fois. Il peut paraître moins sévère qu’un manager ordinaire, mais il vise, comme ce dernier, efficacité maximale et succès de l’entreprise. Le manager bienveillant diffère par son souci de l’humain et les outils auxquels il a recours pour atteindre ces objectifs.