Stress et anxiété, le quotidien méconnu des petits patrons

Un dirigeant d’entreprise stressé et anxieux ? C’est un sujet tabou, car rares sont les décideurs des petites et moyennes entreprises qui laisseront paraître un signe quelconque de mal-être sur leur visage ou à travers leur comportement. Beaucoup diront même qu’ils se portent comme un charme.
Une enquête menée par Opinionway auprès de chefs d’entreprise comptant moins de 50 salariés a pourtant révélé que, sur les 95 % des personnes qui ont déclaré être en parfaite santé, la moitié aurait avoué vivre dans l’anxiété, et le quart a reconnu qu’elles se sentaient seules et au bord de la dépression.
Une seule devise : tel chef, telle entreprise
Il n’est pas question pour un dirigeant de donner une image négative de sa société. Pour cela, il se doit de paraître une personne forte et capable de résoudre tous les problèmes. Sa position de dominant dans les rapports avec ses salariés ne lui donne pas le droit de se plaindre des maux qu’il vit à ces derniers : doutes sur l’avenir, impressions d’isolement, dépression… Masochisme ou refus de reconnaître la réalité ? Les dirigeants des PME négligent ces petits symptômes qui révèlent leur santé déclinante et tirent toujours plus fort sur la corde.
Les souffrances du petit patron, un mal non reconnu
Parmi les dirigeants enquêtés, un sur cinq aurait toutefois supposé que ses conditions de travail ont sérieusement malmené sa santé. Souvent, faute de pouvoir déléguer, un petit patron peut travailler jusqu’à 70 heures par semaine, mange sur le pouce ou manque un repas, est sujet à des insomnies parce qu’il doit licencier ou parce que son entreprise en manque de trésorerie est menacée de faillite. Il ne s’accorde que peu de jours de vacances, doit constamment résoudre des problèmes relationnels, et connaît une affreuse solitude lors des prises de décision.
Comment alors conjurer le burn-out ?
Il existe des méthodes simples pour freiner l’avancée du stress. Pour cela, le dirigeant d’entreprise n’a qu’à s’imposer une dizaine de minutes de sieste par jour, boire moins de café, arrêter le tabac, consacrer un peu de temps à la famille ou aux amis, ou adopter une alimentation équilibrée. Une activité sportive, à raison d’une petite heure par semaine, est aussi conseillée et, à défaut, de petits exercices physiques peuvent être discrètement exécutés au bureau même.
Quelle est la réalité ?
Si bon nombre de dirigeants enquêtés ont déclaré avoir une bonne hygiène de vie, consacrer du temps à leur famille, ne pas rogner sur leurs heures de sommeil, pourquoi se plaignent-ils d’insomnies, de n’avoir jamais assez de temps pour se détendre et de ne pas être capables d’équilibrer vie personnelle et vie professionnelle ? Ces chiffres ont augmenté depuis 2015, année durant laquelle la première étape de l’enquête a été menée. Les petits dirigeants attendront-ils une montée des drames comme les suicides pour se décider à changer leur mode de vie ?