Les 4 syndromes du manager (et comment les surmonter)

Être manager n’est pas toujours un métier facile. De fait, entre l’organisation des plannings, la rédaction des reportings et l’animation d’équipe, les tâches s’empilent rapidement. À tout cela s’ajoutent les paperasses administratives et les exigences liées au bien-être et au bon déroulement de la production. Pour vous détacher de ces besoins rattachés à la profession, voici les conseils du consultant en innovation managériale, Francis Boyer.
Le syndrome du Mille-feuille
L’art managérial tourne généralement sur la transmission des informations, la prescription des consignes, la stimulation des collègues, le contrôle de la production, le coaching, l’animation d’équipe et bien d’autres… Or, entre toutes ces tâches, il faut avouer que le manager voit littéralement ses implications s’empiler en couches successives, formant ainsi un mille-feuille. De plus, si ses supérieurs attendent de lui qu’il mette en place la stratégie à suivre auprès de ses collaborateurs, les salariés attendent de leur côté qu’il mette en valeur leurs efforts et considère les besoins individuels.
Voici le conseil de l’expert face à une telle situation : définissez avec vos dirigeants les tâches à prioriser, et arrangez votre emploi du temps en fonction du travail à faire. Francis Boyer va même plus loin, en avançant que l’idéal serait d’inscrire sur une feuille le pourcentage de temps à consacrer à chaque tâche. Ainsi, environ 30 % de votre temps seront consacrés à la production, 40 % à la gestion et le reste sera partagé entre l’animation et l’innovation.
Le syndrome du ressort
Dans cette hypothèse, le manager est contraint de faire un choix entre ses responsabilités qui sont majoritairement paradoxales : booster la productivité tout en veillant au bien-être, encourager l’autonomie mais contrôler le résultat, innover sans pour autant transgresser les règles, etc.… Autrement dit, il doit continuellement faire des choix pour « concilier l’inconciliable ».
Pour y remédier, n’hésitez pas à en parler avec votre supérieur. Tout en restant ferme, mettez en avant les contradictions qui vous bloquent et proposez des solutions. La formule que Francis Boyer propose à cet effet est d’ailleurs très révélatrice : « Je pense qu’on pourrait booster la créativité, mais est-ce compatible avec les procédures ? J’en ai parlé à l’équipe, on pourrait assouplir, voire transgresser les règles X et Y, on y gagnerait. Nous n’en sommes, bien sûr, qu’au stade de l’hypothèse. » En d’autres termes, vous laissez à votre chef le soin de prendre la décision finale.
Le syndrome de « Mac Gyver »
Le manager doit constamment se débrouiller avec les ressources mises à sa disposition, que ce soit matériel ou humain, afin d’augmenter la production. Il devra alors devenir un « manageur bricoleur » à même d’optimiser la polyvalence de ses équipiers avec les moyens du bord.
Toujours selon Francis Boyer, la solution réside dans l’utilisation des moyens extra-professionnels des collaborateurs. Pour cela, commencez par responsabiliser vos collègues. Si par exemple il n’y a pas de transport, proposez le covoiturage. Lancez également des défis à vos collaborateurs en stipulant que l’objectif est de bousculer les habitudes afin de chercher une meilleure façon de travailler.
Le syndrome du « saut en parachute »
Devenir un bon manager n’est pas toujours évident lorsque vous avez enchaîné les promotions. Effectivement, vous n’avez pas eu le temps de vous préparer, mais surtout, vous n’avez personne pour vous accompagner. La situation revient alors à « faire le grand saut », sans qu’il y ait de repères ou de balises. Le problème est d’ailleurs réel puisqu’une formation n’est pas toujours possible dès la prise de la fonction.
La solution ? Proposez la création d’une communauté managériale dans la société. Cela vous sera d’une grande aide et favorisera la continuité des bonnes pratiques. Pour plus de soutien, pensez à vous inscrire à des clubs ou réseaux comme le CJD (centre des jeunes dirigeants ou l’APM (Association progrès du management et son entité germe).