L’entrepreunariat est maintenant encouragé et jeunes comme seniors sont gagnés par l’envie d’entreprendre. Chacun a pourtant ses aspirations, ses motivations et ses appréhensions. Alors, au lieu de les opposer, pourquoi ne pas envisager de les concilier ?

Un contexte favorable

Avec l’accroissement de l’espérance de vie, les seniors – les personnes âgées de plus de 50 ans – , s’estiment encore capables d’exercer une activité professionnelle. Les jeunes, les plus de 16 ans, privilégient les formations leur permettant de trouver rapidement un travail ou montent des projets favorisant leur insertion dans le monde professionnel. Les premiers vivent dans l’angoisse de perdre leur emploi à tout moment et les seconds doivent mener une rude bataille avant de voir la sortie du tunnel. En plus de pouvoir résorber le chômage, la création ou la reprise de petites et moyennes entreprises a été suggérée aux seniors qui désirent ou sont obligés de rester dans la vie active et aux jeunes qui désirent y mettre pied. Beaucoup de petites et moyennes entreprises sont apparues ces dernières années, mais bon nombre d’elles ont dû cesser leurs activités suite, entre autres motifs, à des mésententes entre les associés… du même âge. C’est à partir de là qu’est née l’idée du « co-entrepreneuriat intergénérationnel »

Une recette innovante

L’idée d’associer en co-entrepreunariat un senior et un jeune relève à première vue de l’illogique : le conflit de générations ne peut aboutir qu’à un échec du projet. Et pourtant, cette recette où la sagesse, l’expérience, la prudence du senior sont conjuguées avec l’énergie, la combativité et la créativité du junior peut donner de bons résultats. Diverses étapes doivent être franchies pour créer une entreprise et chacune requiert des qualités et compétences que seul un senior ou un junior possède. A titre d’exemple, le sens créatif d’un jeune contribuera pour beaucoup au développement d’une idée d’entreprise et son caractère combattif est nécessaire pour le lancement de celle-ci. Par contre, le savoir-faire et le réalisme du senior sont indispensables lorsqu’il s’agit d’établir les prévisions de ressources financières, et rassurent plus les bailleurs de fonds lorsqu’il faut chercher celles-ci.

Qui restaurera la cohésion sociale

L’association ou Tandem InterGénérationnel pour la Création et la Reprise d’Entreprise ou TIGcRE, a relevé le défi de favoriser la création et la gestion d’entreprise en alliant les atouts d’un senior et d’un jeune. Selon Christine Damiguet, co-fondatrice de l’association, ce tandem peut être porteur d’emplois. Dans cette formule, les compétences et expériences de chacun devront, non pas s’opposer, mais se compléter. Les problèmes relationnels entre les associés, principales sources de mésentente entre eux, et de faillite de l’entreprise, ne seront plus insurmontables. Avant de se lancer, les futurs associés suivront des étapes de préparation concrétisées par des ateliers de formations où divers thèmes seront étudiés : l’organisation du travail, les problèmes de leadership et de conflits de personnalités, la prévention et la résolution des conflits, les intérêts et avantages de la coopération intergénérationnelle, etc. Avec de telles perspectives, pourquoi le co-entrepreunariat senior- junior ne réussirait- il pas ?